Ce geste est renforcé par la présence d’une lanterne en toiture qui s’adresse aux promeneurs, soulignant le caractère civique de cet espace. La légèreté des façades bois, accentuée par des pliages, contraste avec le caractère brut d’un atelier de travail construit de murs en brique terre cuite, inversant l’ordre traditionnel de la construction. A l’intérieur, un plafond composé de poutres en béton, à travers lesquelles entre la lumière, évoque une structure de pergola.

Le projet est situé dans la banlieue-jardin de Genève, un territoire dans lequel les fragments des villas pittoresques surgissent entre la végétation. La silhouette du nouvel atelier fait écho à l’agrégation de volumes et toitures qui composent la villa existante. Sa typologie s’inscrit dans les galeries de jardin des grandes villas suburbaines. L’espace intérieur devient ainsi un observatoire du changement des saisons et de la lumière durant la journée.

Une longue figure, moitié escaliers, moitié gradins, connecte le préau extérieur à travers les salles jusqu’au dernier niveau. Un revêtement en bardeaux bois entoure la structure et les différentes ouvertures sont découpées. Les deux premiers étages accueillent les classes dans un champ de colonnes aux murs changeants, qui se prolonge aux troncs d’arbres voisins. Le hall de sport regarde le Salève et accommode une fenêtre-lanterne qui révèle l’empilage programmatique et couronne le volume.

Une série de pilastres en bois rythme et articule les différentes ouvertures. Le jeu chromatique de la figure et du fond permet un entrelacement visuel de la paroi et des éléments de la cuisine, troublant ainsi la limite entre intérieur et extérieur. Les variations de la même couleur primaire - IKB et bleu ciel - soulignent la profondeur et la qualité de surface des éléments. Les fragments de bois apparent se réfèrent au parquet en chêne, soulignant le lien entre l’ancien et le nouveau.

Les bâtiments se rassemblent autour d’une cour centrale, reprenant la morphologie d’un village dans lequel les étudiants passent leurs journées. Le collège existant classé est rénové et redéfini comme la façade publique vers la ville. Les quatre plus petits volumes peuplent l’intérieur de la parcelle et sont revêtus de bardeaux de bois lasurés de différentes couleurs. Une fine trame de pilastres et une frise blanches leur confèrent le caractère de pavillons posés sur la topographie.

Sa géométrie et matérialité font écho à la Dent de Vaulion, visible à l’extrémité opposée du lac. La décroissance de l’enneigement sur cette formation géologique induit une perte progressive de la durée de sa réflectivité. L’observatoire, installé durant un été, est une métaphore de cette furtivité et du changement récent du climat de la région. Son élévation vers le lac s’adresse aux bateaux passants qui naviguent le temps d’une saison entre ces deux figures.

Ces deux figures en “L” dialoguent avec les typologies composites de “maison-ferme” du village, formant un ensemble volumétrique autour de l’ancienne église.
Par un effet de miroir, les élèves sont toujours en relation avec le bâtiment voisin, créant ainsi une perception traversante du paysage scolaire. Devant les salles, un espace de vestiaires est dimensionné généreusement pour stimuler les rencontres, les activités en dehors des heures de cours et les méthodes d’enseignement alternatives.